dimanche 18 mars 2007

La MAT 49



Les armées françaises, en 1945, étaient équipées de pistolets-mitrailleurs de toutes sortes, dont certains dataient d’avant la guerre et d’autres provenaient des Etats-Unis ou du Royaume-Uni. Cet armement rendait bien service, mais il impliquait l’utilisation d’une trop grande variété de catégories et de calibres de munitions. Il fallait s’orienter vers une standardisation des modèles et la France décida de retenir la cartouche de 9 mm parabellum et de réaliser un pistoletmitrailleur de conception nationale.
Elle s’adressa à cet effet à plusieurs firmes, et trois d’entre elles présentèrent leur projet. C’est finalement la manufacture d’armes de Tulle (d’où le sigle MAT) qui l’emporta et le nouveau pistolet-mitrailleur entra en fabrication en 1949. Il s’agit d’une arme de très bonne facture. Bien que ses pièces soient fabriquées par simple emboutissage, procédé qui s’est généralisé aujourd’hui, la qualité de l’acier utilisé confère à l’arme une grande robustesse qui lui permet de résister à des conditions d’emplois diverses.
Le MAT 49 exploite pour son fonctionnement le principe de l’action des gaz, mais au lieu d’être doté d’un bloc de culasse entourant le canon destiné à réduire la longueur de l’arme, une forte proportion de sa culasse a la particularité de pénétrer dans la chambre de tir, ce qui aboutit au même résultat. Aucun autre modèle ne présente cette caractéristique. Autre originalité qui fait de ce pistolet- mitrailleur un matériel typiquement français, le boîtier du chargeur peut se rabattre vers l’avant, chargeur engagé, ce qui réduit l’encombrement de l’arme et son stockage et son transport. L’armée française avait estimé ce système, inspiré du MAS 38 d’avant-guerre, si efficace qu’elle le reprit pour le MAT 49.
En appuyant sur un poussoir, le boîtier et son chargeur viennent se replier sous le canon. Pour tirer, il suffit de les ramener à la position verticale et le boîtier lui-même sert d’organe d’appui, à l’avant de la poignée de pistolet proprement dite. Cet avantage est d’autant plus important qu’il s’agit d’une arme qui ne tire que par rafales et qui exige donc un contrôle très ferme pendant le déclenchement du feu. Il a été apporté beaucoup de soin à la protection de l’arme contre la poussière et la crasse, conséquence de l’expérience acquise à l’époque où le MAT 49 devait servir dans les déserts de l’Afrique du Nord.
Lorsque le chargeur est rabattu, un volet vient même interdire l’introduction de particules étrangères. Dans le cas où les opérations d’entretien et de réparation l’exigent, son démontage s’effectue facilement sans l’aide d’accessoire ; enfin, pour déclencher le tir, il faut appuyer sur une manette de sûreté qui bloque la détente et immobilise la culasse.
Dans l’ensemble, le MAT 49 était une arme robuste au fonctionnement sûr. Il a été remplacé par un successeur encore plus fiable : le FAMAS qui équipe maintenant les unités de l’armée mais aussi de gendarmerie et de police.

Caractéristiques
Calibre : 9 mm parabellum
Poids : chargé, 4,17 kg
Longueur : avec crosse 0,72 m, crosse repliée, 0,42 m
Longueur du canon : 22,8 cm
Vitesse initiale : 390 m/s
Cadence de tir théorique : 600 coups/mn
Chargeurs : 20 ou 32 cartouches

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