mardi 20 mars 2007

SUEZ 1956







L’ORIGINE DU CONFLIT

Le 19 juillet 1956, dénonçant la mainmise soviétique sur l’Egypte, les Etats-Unis annoncent leur intention de ne plus financer le projet du barrage d’Assouan. C’est un coup très dur pour Nasser qui en avait fait son «cheval de bataille». Il lui faut absolument le barrage pour éviter une perte d’influence et de prestige et le seul revenu important que l’Egypte peut espérer sont les droits de passage du canal de Suez, administré par les britanniques et la France.



Devant une foule immense rassemblée au Caire, le président égyptien Nasser, appliquant des mesures de rétorsion, prononce la nationalisation du canal de Suez le 26 juillet 1956. Pour Londres et Paris, cette initiative s’apparente à une violation du droit international, qu’il n’est pas question de laisser passer sans réagir. Les Anglais et les Français décident de monter l’opération «Mousquetaire» afin d’en reprendre le contrôle en octobre 1956.
L’appui que l’Egypte donne aussi au FLN algérien est aussi prétexte à liquider les bases arrières de la rébellion et démontrer la détermination de la France.
Le plan Franco-Britannique est simple : avec l’aide d’Israël, qui sera chargée d’attaquer l’Egypte par terre et par air (avec l’aide de l’Armée de l’Air) ; les alliés européens intervenant alors pour séparer les belligérants et reprendre le contrôle du canal pour assurer sa sécurité.
Mais la bataille qui s’annonce est pleine d’embûches notoires : une fois de plus les intérêts de nos «amis» américains sont en jeu et l’Union Soviétique, alliée de Nasser, menace, par la voix de Boulganine, la France et le Royaume Unis de représailles nucléaires. Le soviétique ira même jusqu’à proposer aux américains une alliance pour écraser les forces britanniques et françaises. “Unthinkable” répondra logiquement Eisenhower qui préviendra les Russes que toute attaque contre les forces Franco-Britannique de la part de l’Armée Rouge provoquera la mise en guerre immédiate des Etats-Unis.
Cependant, certains dirigeants et lobbys pétroliers texans, dont Lyndon B.Johnson est l’une des marionettes pousseront le président à la rupture totale mais Eisenhower est un ami de l’Europe et l’opinion publique américaine n’accepterait certainement pas un conflit ouvert avec les européens.
Voici donc le point de départ de l’affaire de Suez, crise majeure du milieu des années cinquante qui survient dans un monde hostile et fait prendre conscience à une France embourbée dans la décolonisation qu’elle se doit de posséder l’arme atomique pour tenir sa place dans le concert des nations.

Opération «Mousquetaire»

A Chypre, les Français sont regroupés au camp Michel Legrand. L’EM venu de Paris et de Bayonne, la base aéroportée et le camp de passage où trois régiments de la 10e DP : 1er RCP, 2e RPC et le 3e RPC attendent l’action.
Le 29 octobre au soir, un bataillon israélien est parachuté à l’est de Suez. Dans la nuit, la CLA et nos Nord 2501 lui larguent eau, munitions, jeeps et canons. L’EMOAP et la 10e DP sont prévenus qu’une opération ayant pour but l’occupation très rapide du canal de Suez est envisagée. Elle comporterait le largage du 2e RPC sur Port-Fouad ou Port-Saïd le jour P. Le 3e RPC serait engagé soit à Port-Saïd pour renforcer le 2e RPC, soit à El Kantara à P + 1. Le troisième jour , le commandant de la 10e DP prendrait l’affaire à son compte, le 1er RCP étant parachuté sur El Kantara.



Mais les plans initiaux avaient lié l’action aéroportée à l’assaut amphibie. Mais ‘il faut six jours aux amphibies pour couvrir la distance Malte-Egypte !
La guerre du Sinaï a commencé le 29 octobre à 17 h. Elle est presque terminée le 1er novembre au soir. Les Israéliens bordent le canal. Le soir même, le général Ely télégraphie à l’amiral Barjot : « Situation exige mise à terre éléments dans 24 heures. Les opérations aéroportées auront lieu le 5 novembre, l’assaut amphibie demeurant fixé au 6 novembre.
À partir du 1er novembre, une série de raids aériens détruit au sol la majeure partie de l’aviation égyptienne, récemment renforcée d’appareils soviétiques. Le 5 novembre, les parachutistes français et britanniques entrent en action. Les Britanniques ont refusé de parachuter sur les ponts : aucune DZ convenable n’existe à leur proximité. Les Français concluent que les Egyptiens auront cent fois le temps de les faire sauter. Il faut donc que nous nous en occupions.



Le 2e R.P.C. du colonel Château-Jobert, le légendaire « Conan », saute au sud de Port-Saïd et s’empare brillamment de tous ses objectifs. Les « diables rouges » anglais du général Butler rencontrent plus de difficultés sur leur zone de saut de Gamil. Dans l’après-midi, le colonel Fossey-François saute à son tour, au sud de Port-Fouad, avec le reste du 2e R.P.C. Le lendemain matin, l’intervention de l’aviation aide les paras français à repousser une contre-attaque égyptienne tandis que le débarquement à Port-Fouad, du 1er R.E.P., à bord de ses «Alligators», permet un nettoyage rapide de la ville. Les chars britanniques commencent à débarquer sans rencontrer de fortes résistances. Les responsables militaires de l’opération prévoient déjà l’engagement du 3e R.P.C. et du 1er R.C.P. pour la journée du lendemain avec, comme objectif, la prise de contrôle d’El-Kantara et d’Ismaïlia.
Mais la bataille est pleine d’embûches notoire : une fois de plus les intérêts de nos «amis» américains sont en jeu et l’Union Soviétique, alliée de Nasser, menace, par la voix de Boulganine, la France et le Royaume Unis de représailles nucléaires. Le les forces britanniques et françaises. “Unthinkable” répond logiquement Eisenhower qui préviendra les Russes que toute attaque contre les forces Franco-Britannique de la part de l’Armée Rouge provoquera la mise en guerre immédiate des Etats-Unis.
Cependant, certains dirigeants et lobbies pétroliers texans, dont Lyndon B.Johnson est l’une des marionnettes, pousse le président à la rupture totale mais Eisenhower est un ami de l’Europe et l’opinion publique américaine n’accepterait certainement pas un conflit ouvert avec les européens. Des manœuvres contre la livre stirling et la diffusion soigneusement orchestrée de renseignements concernant une intense activité soviétique autour de la Turquie ont raison de la faible détermination d’Anthony Eden. Les anglais, jamais avare d’une trahison vis à vis de nos armes, jettent l’éponge et Guy Mollet ne peut que s’aligner.
En fin de soirée du 6 novembre, on apprend que les gouvernements français et anglais ont donné l’ordre d’un cessez-le-feu pour le soir même à 24 heures. Nasser au bord du gouffre obtient là une victoire politique inespérée. Nos troupes doivent replier bagages. Une dizaine d’années plus tard, les Israéliens donneront une leçon majeure à l’aboyeur du Caire.
L’Opération «Mousquetaire» fait prendre conscience à une France qu’elle se doit de posséder l’arme atomique pour tenir sa place dans le concert des nations. Si notre pays l’avait possédé à ce moment là les rodomontades de Moscou se seraient faites discrètes et elle aurait fait reculer les exigences américaines... Nos paras auraient dès lors pu facilement consolider et finaliser leur victoire totale sur des égyptiens en déroute.


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